Par maladies

Dermatite de contact

Dermatite : les symptômes

Le principal enjeu thérapeutique devant une dermatite de contact professionnelle est d’éviter que la maladie ne se pérennise. L’identification précoce de l’agent causal peut permettre son éviction et éviter ainsi le passage à la chronicité.

Contacter le médecin du travail est utile (prévention primaire et secondaire).

Interrogatoire

Dans la survenue des allergies professionnelles, les facteurs liés à l’individu (antécédents atopiques familiaux et personnels) ainsi que les facteurs environnementaux (profession, loisirs, bricolage..., vêtements, lessives, produits de toilette, médicaments, cosmétiques…) sont également à considérer. Le diagnostic peut être posé en fonction de l'aspect et de la localisation des lésions.

Pensez à poser les questions suivantes :

Où la dermatite a-t-elle débuté ?
Les localisations principales évoquant une origine professionnelle sont les mains (plus de 90% des cas, surtout le dos des mains, les espaces interdigitaux et les faces antérieures des poignets) et toutes les zones cutanées pouvant être concernées par contact direct ou indirect au cours des actes professionnels / les zones découvertes si manipulation de produits vaporisés ou si travail en extérieur.

Quand la dermatite a-t-elle débuté et comment évolue-t-elle ?
Les poussées sont rythmées de façon nette par les contacts. La dermatite s'améliore pendant les vacances / les périodes d’arrêts du travail et récidive dès la reprise du travail.

Quelle est la profession de votre patient ?
Les professions les plus exposées sont : le nettoyage, le secteur de la construction, les coiffeurs, les professions médicales et paramédicales, les travailleurs des métaux, de la mécanique et de l’électronique, les manipulations de matières plastiques et l’agriculture..

Votre patient porte-t-il des protections? A-t-il des doutes sur les produits qu'il utilise? Y a t-il eu un changement de produit récemment dans son entreprise?

Diagnostic

Le contact de la peau avec des substances utilisées en milieu de travail peut entraîner deux types de dermatites :

  • Les dermites irritatives ou caustiques (80%)
  • Les dermites de contact allergiques (20%)
    • Les allergies retardées (eczéma de contact) > 90% des cas
    • Les allergies immédiates, rares (urticaire) < 5% des cas

Un type de dermatite n’exclut pas l’autre.

Dermite irritative

C’est une réaction inflammatoire non immunologique de la peau à un agent irritant. Selon l’aspect clinique, qui peut être très varié, on distingue 4 types d’irritation cutanée :

  • Les réactions irritatives : superficielles (derme), plutôt monomorphes (rougeur, desquamation, vésicules, pustules…)
  • Les brûlures chimiques (profondes) : érythème douloureux, vésicules, nécrose
  • La dermite irritative de contact aiguë, souvent liée à des frottements (souvent macules puis papules puis vésicules)
  • La dermite irritative de contact chronique, difficile à distinguer de la dermatite allergique.

Distinguer la dermite irritative et l’eczéma de contact allergique

Critères de distinction Dermite irritative de contact (80%) Eczéma de contact allergique (<20%)
Mécanisme Non allergique Allergique
Fréquence Collective (plusieurs individus atteints simultanément) Individuelle
Délai d’apparition Rapide Il faut un contact préalable de quelques jours avec la substance (≥ 10 jours) (période de sensibilisation). L’eczéma apparaît 1 à 2 jours après tout nouveau contact.
Symptômes subjectifs Sensation de brûlure Prurit quasi-constant (démangeaisons)
Aspects cliniques Plaques érythémato-squameuses
Crevasses ++
Phase aigue : érythème, vésicules ± suintement, oedème Phase chronique : croûtes, desquamation
Limite des lésions Nette et réduite à la zone de contact ou d’utilisation d’outil Peut déborder la zone de contact, avec des bords émiettés (le plus souvent, dos des mains, doigts). Possibilité de lésions à distance (face antérieure des poignets, avant-bras).
Bilan allergologique par tests épicutanés Négatif ou aspect d’effet irritatif Positif à la substance responsable de l’allergie.
Evolution des lésions Pas d’évolution vers la chronicité après arrêt de l’exposition Possible évolution vers la chronicité malgré l’arrêt de l’exposition (1 cas sur 2 pour l’eczéma des mains professionnel)

La dermite de contact irritative fait le lit de la dermatite de contact allergique ;
Les personnes atopiques sont plus à risque de développer une irritation, puis, en l’absence de prévention, une dermatite de contact allergique (déficit du film lipidique cutané, peau sèche, perte en eau).

Dermatite allergique : eczéma de contact ou urticaire ?

Critères de distinction des dermatites allergiques

Type Eczéma de contact allergique (> 90%) Urticaire de contact (< 5%)
Définition Réaction allergique cutanée de type retardée, apparaissant de 24 à 48 heures après le contact avec l’allergène*. Une irritation cutanée (due à un contact avec des produits irritants) peut présenter parfois le même aspect clinique. Réaction allergique cutanée de type immédiat, apparaissant dans les minutes après le contact avec l’allergène
Agent sensibilisant responsable Substances de bas poids moléculaire. Par exemple : colorants, conservateurs, additifs du caoutchouc, résines, métaux, agents anti-microbiens… Allergènes : le plus souvent des protéines d’origine animale ou végétale Par exemple, le latex naturel
Evolution Possible évolution vers la chronicité Evolution favorable après éviction

*Pour l’eczéma, lors du 1er contact, une période de latence sans symptôme est observée (période dite de « sensibilisation »).

Il existe une forme particulière de dermatite professionnelle appelée dermatite de contact aux protéines.

Penser à une association possible avec une rhinite ou un asthme professionnel.

Autres dermatites liées au travail

Attention ! Tout aspect d’eczéma des mains ne veut pas forcément dire allergie ou irritation dues à des substances utilisées en milieu professionnel. Il peut s’agir d’autres dermatites, qui peuvent être aggravées par les conditions de travail ou bien être d’origine professionnelle sans être des dermatites de contact :

  • Eczéma atopique ;
  • Psoriasis ;
  • Dermatites par traumatismes répétés (anciennes dermites traumitératives) beaucoup plus fréquentes que l’eczéma (dermatite des ménagères ou des métiers du bâtiment ;
  • Dishydrose ;
  • Dermatites par photosensibilisation. On doit distinguer deux types de réaction : photo-allergique et photo-toxique.
  • Aggravation d’un eczéma ou d’une urticaire par tout facteur irritant le système nerveux (stress, contrainte, fatigue, surmenage) ;
  • Mycoses cutanées TRG 46 / TRA 15, unguéales et péri-unguéales TRG 77 / TRA 15, pyodermites, anomalies de la coloration cutanée et autres dermatites professionnelles non allergiques, rares ;
  • Dermatites allergiques consécutives à une infection contractée sur le lieu de travail, rares (brucellose chronique) TRG 24 / TRA 6, hépatites virales B et C TRG 45 / TRA 33.

Confirmer la maladie professionnelle

Dermite irritative

Quand la dermatite est aiguë, la clinique est suffisante (Cf. Dermatites : les symptômes).
Quand la dermatite est chronique, surtout en cas de doute avec une eczématisation, un bilan allergologique est souhaitable.

Eczéma de contact allergique

  • La clinique est suffisante (Cf. Dermatites : les symptômes).
  • En cas de doute ou de non récidive, des tests cutanés pourront être réalisés par des personnes entraînées pour rechercher une allergie retardée (test épicutané ou patch test) pour identifier les produits responsables de l’eczéma.

Urticaire de contact

  • Les tests pour rechercher une allergie immédiate sont obligatoires (tests de contact ouverts ou open tests lus à 20 minutes, prick-tests, dosage des IgE spécifiques (RAST-CAP) lorsque cela est possible…).

Rôle du médecin du travail

  • Le rôle du médecin du travail est ici capital pour orienter les batteries de tests et les substances ou les préparations à tester utilisées en milieu professionnel. L’étude du poste de travail est essentielle pour identifier les agents sensibilisants auxquels le travailleur est exposé, ainsi que les conditions d’exposition.
  • Face à une allergie professionnelle, le médecin du travail doit être sollicité rapidement pour amorcer les réflexions autour du maintien dans l'emploi. 
  • Il est également possible d’adresser le patient à la consultation de pathologie professionnelle la plus proche en l'absence de médecin du travail ou devant des formes atypiques.

Prise en charge

Il est important de mettre en place la prévention et le traitement rapidement, avant le développement de formes plus chroniques et/ou graves.

Traitement médical symptomatique

C’est au médecin traitant ou dermatologue ou allergologue de l’instaurer mais il n’a qu’une action incomplète et passagère en l’absence de mesures de protection efficaces.

Mesures en entreprise

Contrairement aux dermatites allergiques, la dermite irritative de contact peut être prévenue par une éducation sanitaire du patient pour éviter les contacts avec l'agent irritant et les lésions mécaniques de la peau (abrasion, microtraumatismes, coupures...).

Particularités de la dermatite allergique :

  • Changement de produit dans l’entreprise (si possible), éviction de l’allergène indispensable ;
  • Mesures de protection individuelle, port de gants, crèmes barrières ;
  • Si l’éviction de l’allergène est impossible, un changement de poste sera envisagé.

Dans certains cas, une information sur les risques d’allergie croisée est nécessaire, qu’il s’agisse d’allergènes professionnels ou de la vie courante.

En cas d’arrêt de travail lié à une dermatite de contact professionnelle, il est utile d’envoyer votre patient en visite de pré-reprise auprès du médecin du travail pour envisager un aménagement ou un changement de poste de travail voire un reclassement si nécessaire (allergie).

La cause de la dermatite de contact professionnelle peut être retrouvée en dehors du travail et être responsable d'une persistance des lésions.

Déclaration en maladie professionnelle

Maladies inscrites dans un tableau

Pour la rédaction du certificat médical initial, si possible, reprendre la désignation de la maladie dans le tableau. En cas de doute, vous pouvez prendre l’avis du médecin du travail (cf. annuaire) ou de la consultation de pathologie professionnelle.

En pratique, pour en savoir plus, cliquer sur Comment déclarer ?

Les dermatites irritatives

Elles font l’objet de tableaux spécifiques, pour les patients des deux régimes, général et agricole (Cf. Les dermatites et les principaux métiers).

Les dermatites allergiques

- Pour les patients du régime général :

  • Les lésions eczématiformes de mécanisme allergique sont réparées dans le cadre du tableau 65, dont la liste des principaux travaux a la particularité d’être une liste limitative de substances chimiques ou végétales allergisantes.
    D’autres produits font l’objet de tableaux spécifiques (Cf. Les dermatites et les principaux métiers).
  • Seule l’urticaire au latex figure dans un tableau de maladie professionnelle, le tableau 95 (Cf. Les dermatites et les principaux métiers).

NB : L’urticaire étant une manifestation aigue, pour un patient affilié au régime général, penser à la déclarer en accident du travail en respectant les conditions réglementaires (fait horaire et présence de témoins).

- Pour les patients du régime agricole :

  • Le tableau 44 du régime agricole, à la différence du régime général, répare les lésions eczématiformes de mécanisme allergique et les urticaires de contact pour la manipulation ou l’emploi habituels, dans l’activité professionnelle, de tous produits.

Dermatites professionnelles non inscrites dans un tableau de maladie professionnelle

Compte tenu du faible taux d’IPP attribuée aux dermatites professionnelles (généralement guérison ou légères séquelles), il n'existe pas de possibilité de les faire reconnaître en CRRMP. Il peut être utile de les signaler en maladie à caractère professionnel.

Dans le régime général, il est possible de déclarer l’urticaire en accident du travail, lorsque l'on connaît l'agent déclenchant.

Les dermatites et les principaux métiers

Dermite irritative

Les dermatites irritatives sont les plus fréquentes de toutes les dermatites professionnelles. Elles concernent plus particulièrement le personnel chargé du nettoyage et de l’entretien (utilisation de solvants) et les professions du bâtiment (ciments).

Dermite irritative : Principales professions, agents et tableaux de maladie professionnelle

Professions à risque Agents en cause Système de reconnaissance
Agriculture (paysagistes, mécaniciens…) Solvants organiques liquides (essence, white spirit trichloréthylène…) +++ TRG 84 TRA 48
Solvants chlorés

TRG 12 TRA 21

Bâtiment et travaux publics (plombier, couvreur, carreleur, peintre, maçon métallier…) Ciments

TRG 8 TRA 14

Huiles et graisses minérales ou de synthèse

TRG 36 TRA 25

Solvants organiques liquides (essence, white spirit trichloréthylène…) +++

TRG 84 TRA 48

Acide fluorhydrique (démoussage façade, nettoyage aluminium anodisé…) TRG 32
Bois, transformation du bois Poussières de bois TRA 36
Produits de traitement du bois

TRG 14 TRA 13

Chimie, pharmacie, cosmétique, industrie plastique Ingrédients de cosmétiques : savon, crème barrière, émollients (conservateurs, parfums)

TRG 84 TRA 48

dont formol et libérateurs

TRG 43 TRA 28

Fabrication de trichloréthylène TRG 3
Coiffeurs Teintures des cheveux : paraphénylènediamine, paratoluènediamine TRG 15 bis
Métallurgie Solvants organiques liquides (essence, white spirit trichloréthylène …) +++

TRG 84 / TRA 48

 

Acide fluorhydrique (nettoyage aluminium anodisé…) TRG 32
Solvants chlorés TRG 12 TRA 21
Nettoyage : agents d’entretien, techniciens de surface Produits chimiques de nettoyage (utilisation de solvants et de détergents) TRG 84 TRA 48
Personnels de santé et d’entretien en milieu hospitalier Formaldéhyde (ulcérations cutanées) TRG 43 TRA 28
Pétrochimie Solvants organiques liquides (essence, white spirit trichloréthylène…) +++ TRG 84
Acide fluorhydrique (démoussage de façade, nettoyage aluminium anodisé…) TRG 32
Solvants chlorés TRG 12
Divers Autres irritants pouvant être incriminés et faisant l’objet d’un tableau

Ce tableau est indicatif et non exhaustif. Pour chercher un agent allergisant n’y figurant pas, vous pouvez utiliser le moteur de recherche de l’INRS

 www.inrs.com

Eczéma de contact allergique

Les allergènes responsables des eczémas de contact allergiques sont le plus souvent des substances chimiques : métaux, biocides et désinfectants, produits de coloration des cheveux. Les principales professions à risque élevé d’eczéma allergique sont bien identifiées : les coiffeurs, le personnel de santé et les professions du bâtiment.

Note pour la lecture du tableau ci-dessous :

Pour les métiers dépendants du régime agricole, il existe un tableau de référence TRA 44 qui prend en compte la manipulation ou l'emploi de tous produits. Les autres tableaux du régime agricole ne sont cités ci-dessous qu’à titre indicatif.

Pour les métiers dépendants du régime général, il existe plusieurs tableaux spécifiques selon les produits employés (chimiques, végétaux, autre...).

Eczéma de contact allergique : principales professions, agents et tableaux de maladies professionnelles

TRG : Tableau de maladie professionnelle du Régime Général
TRA : Tableau de maladie professionnelle du Régime Agricole

Principales professions à risque Agents en cause Système de reconnaissance
Métiers du Régime Agricole Tous produits TRA 44
Pour une majorité de professions Caoutchouc des gants, des bottes, tuyaux, pneus… TRG 65, 15bis, 95
Agriculteurs, éleveurs, vétérinaires Conservateurs, désinfectants et antiseptiques (dont formol et libérateurs) TRG 43 / TRA 28
Pesticides TRG 74
Médicaments et produits vétérinaires TRG 31, 38, 41, 50TRA 26
Végétaux : plantes maraîchères et mauvaises herbes à lactones sesquiterpéniques, Frullania (mousse de chêne), lichens (lactones sesquiterpéniques), résines et essence de bois TRG 65
Alimentation (cuisinier, boulanger, confiseur…) Aliments (farines de céréales, légumes, ail, épices) TRG 65
Antiseptiques pour le lavage des mains, désinfectants de surface TRG 43 TRA 28

Enzymes (levure de boulanger)

TRG 63

Bâtiment et travaux publics (plombier, couvreur, carreleur, peintre métallier, maçon, coffreur, applicateur de surface……) Ciments (chrome hexavalent) TRG 8  TRA 14
Goudrons de houille, huiles et brais de houille, suies de combustion du charbon TRG 16 TRA 35
Huiles et graisses minérales ou de synthèse TRG 36 TRA 25
Isocyanates organiques TRG 62 TRA 43
Peintures, vernis, colles : résines époxydiques, acrylates, résines et mousses polyuréthanes TRG 51
Solvants organiques liquides (essence, white spirit, trichloréthylène …) +++ TRG 84 TRA 48
Huiles de coupe (usinage en métallerie) TRG 65
Bois, transformation du bois Poussières de bois TRG 47  TRA 36
Composants des vernis, des colles et des résines TRG 84 TRG 65
Résines acryliques TRG 82
Résines époxydiques entrant dans la composition des stratifiés, de colles, de vernis et de peintures TRG 51
Chimie, pharmacie, cosmétique, industrie plastique Fabrication du caoutchouc (furfural) TRG 74
Ingrédients de cosmétiques :  
a) savon, crème barrière, émollients (conservateurs, parfums), TRG 84 TRA 48
b) formol et libérateurs TRG 43 TRA 28
Enzymes TRG 63
Médicaments (streptomycine, néomycine, chlorpromazine, bétalactamines et céphalosporines, phénylhydrazine) TRG 31, 38, 41, 50TRA 26
Coiffeurs Permanentes (agents fixateurs : thioglycolates) TRG 65
Persulfates (décolorants) (plus rares) TRG 65
Teintures des cheveux : paraphénylènediamine, paratoluènediamine TRG 15 bis voire TRG 65
Nickel des ciseaux et objets métalliques TRG 37
Dentistes et prothésistes dentaires Acrylates et méthacrylates des résines dentaires et adhésifs TRG 65
TRG 82
Anesthésiques et médicaments TRG 65
Antiseptiques et désinfectants (dont formol et libérateurs) TRG 65 TRG 43
Fleuristes et jardiniers Pesticides TRG 74
Plantes et fleurs : tulipe, Alstroemeria, primevère, plantes à lactones sesquiterpéniques (chrysanthème…) TRG 65
Manucures, prothésistes ongulaires Résines et colles pour prothèses d’ongle (acrylates et méthacrylates)

TRG 65 TRG 82

Métallurgie (galvanoplaste, soudeur…), sidérurgie, mécaniciens

Antimoine

TRG 73

Colles : acrylates TRG 65
Furfural TRG 74
Huiles et brais de houille  

Huiles de coupe et graisses (biocides, chromates, émulsifiants)

TRG 65 TRG 36 TRA 25 TRG 10 TRA 34

Métaux :chrome, nickel, cobalt

TRG 10 TRA 34 TRG 37 TRG 70

Résines époxydiques (utilisation de colles, de vernis et de peintures en contenant)

TRG 51

Solvants organiques liquides (essence, white spirit trichloréthylène…) +++

TRG 84 TRA 48
Nettoyage : agents d’entretien, techniciens de surface

Produits de nettoyage

TRG 65

Personnels de santé Antiseptiques et désinfectants (dont formol et libérateurs)

TRG 65 TRG 43 TRA 28

Médicaments : antibiotiques, antalgiques, analgésiques

TRG 31384150, (TRA 26)
Divers Autres allergènes pouvant être incriminés et faisant l’objet d’un tableau  

Ce tableau est indicatif et non exhaustif. Pour chercher un agent allergisant n’y figurant pas, vous pouvez utiliser le moteur de recherche de l’INRS

 www.inrs.com

Urticaire de contact

En milieu professionnel, ce sont les personnels de l’alimentation, les vétérinaires et agriculteurs qui sont particulièrement exposés au risque de développer une urticaire. Les agents sensibilisants principaux sont les protéines d’origine végétale et animale.

Urticaire de contact allergique : principales professions, allergènes responsables et tableaux de maladies professionnelles

TRG : Tableau de maladie professionnelle du Régime Général
TRA : Tableau de maladie professionnelle du Régime Agricole

 

Professions Allergènes Tableaux
Personnels de santé Vétérinaires et assistants

Latex des gants en caoutchouc naturel

Médicaments

TRG 95 TRA 44

Métiers de l’alimentation

Protéines animales : poissons et crustacés, viande

Protéines végétales : légumes (chou-fleur…), farine

Additifs divers…

TRA 44

Fabrication, manipulation de cosmétiques Agents conservateurs, baume du Pérou, parfums TRA 44
Agriculteurs, éleveurs, vétérinaires Viande, liquide amniotique au cours de l’agnelage, du vêlage… TRA 44

Rhinite, asthme

Les symptômes

Les symptômes

La rhinite et/ou l'asthme professionnel surviennent avec une période de latence dans les conditions habituelles d'exercice du travail. La rhinite est souvent négligée par les patients.

Les principaux symptômes sont :

Pour la rhinite

  • Prurit nasal, rhinorrhée (antérieure ou postérieure), éternuements, obstruction nasale ;
  • ± associés à une conjonctivite, une hyposmie ou anosmie.

Pour l’asthme

  • des symptômes respiratoires de brève durée : gêne, poids sur la poitrine, toux, sifflements etc ...
  • une exacerbation des symptômes durant au moins 2 jours sans retour à la normale, nécessitant un recours inopiné aux soins.

Les symptômes sont rythmés ou aggravés par les périodes de travail, du moins au début de l’évolution.

Pensez à poser 4 questions sur les symptômes respiratoires de rhinite ou d'asthme :

  • surviennent-ils sur les lieux du travail ?
  • s'améliorent-ils durant le repos hebdomadaire ?
  • s'améliorent-ils lors de congés prolongés ou se normalisent-ils ?
  • s'aggravent-ils pendant le travail ou au décours du travail ?

Un repérage et une éviction précoces au stade de rhinite sont nécessaires, car la rhinite est un facteur de risque de l’asthme professionnel.

À noter :

  • la rhinite peut évoluer indépendamment de l’asthme ;
  • une fois installé, l’asthme peut évoluer pour son propre compte, même après éviction des facteurs de risque professionnels.

Les principaux métiers

Les principaux métiers

Les rhinites et asthmes professionnels sont induits par :

  • des substances d'origine animale ou végétale (souvent mécanisme IgE-dépendant),
  • ou par des produits chimiques ou des métaux (mécanismes mal connus).

Devant des symptômes respiratoires nouvellement apparus ou aggravés, rechercher une exposition professionnelle en interrogeant le patient sur les métiers exercés :

Principaux métiers pouvant être concernés % rhinite allergique professionnelle (RAP) % asthme professionnel (AP) Principaux risques Tableaux
Métiers dépendant du régime agricole     Tous les agents végétaux et animaux TRA 45
Boulangers, pâtissiers  72 % des RAP 20% des AP   Farine de blé, de seigle TRG 66
Enzymes TRG 63
10% des AP Latex des gants (via le talc) TRG 95
Aldéhydes :
glutaraldéhyde
formaldéhyde (formol)
TRG 66
TRG 43
Métiers de la santé  Ammoniums quaternaires TRG 66
 Coiffeurs 8% des AP Produits de décoloration capillaire :

  • persulfates alcalins ++ ;
  • Teintures capillaires ;
  • Produits de permanente ;
  • Henné.
TRG 66
Personnels de nettoyage  4-5% des AP  Etiologies multiples : acariens, ammoniums quaternaires des détergents (le spray facilite leur pénétration respiratoire) TRG 66
Latex des gants TRG 95
Travailleurs du bois   5% des AP Nombreuses espèces de bois sensibilisantes TRG 47-A
Vernis contenant des isocyanates* TRG 62
Formaldéhyde TRG 43
Peintres
Particulièrement, peintres au pistolet sur métaux (BTP, métallurgie), applicateurs de revêtements de surfaces en résine synthétique
  8% des AP Résines, peintures, colles, vernis polyuréthanes contenant des isocyanates* TRG 62
Autres**     Travail en présence de toute protéine en aérosol TRG 66
Multiplicité des agents étiologiques (près de 400 au total)** Autres tableaux non mentionnés ci-dessus

TRG : Tableau de maladie professionnelle du Régime Général
TRA : Tableau de maladie professionnelle du Régime Agricole
* L’asthme aux isocyanates est un cas d’éviction au poste de travail
** L’enquête professionnelle approfondie relève du médecin du travail. Cependant, le site de l’INRS permet un accès facile aux tableaux de maladie professionnelle par pathologie, par agent en cause ou travaux effectués :
http://www.inrs-mp.fr/mp/cgi-bin/mppage.pl

Autres tableaux non mentionnés

Titre des autres tableaux non mentionnés

Régime général

Régime
agricole

Affections respiratoires provoquées par l’acide chromique, les chromates et bichromates alcalins (rhinite et asthme)

TRG 10bis

 

Affections de mécanisme allergique provoquées par les amines aromatiques, leurs sels, leurs dérivés (dont rhinite et asthme)

TRG 15bis

 

Affections professionnelles provoquées par l’arsenic et ses composés minéraux (dont rhinite)

TRG 20-B

TRA 10-A

Affections provoquées par les phosphates, pyrophosphates et thyophosphates d’alcoyle, d’aryle ou d’alcoylaryle et autres  organophosphorés anticholinestérasiques ainsi que les phosphoramides et carbamates hétérocycliques anticholinestérasiques (dont dyspnée asthmatiforme)

TRG 34-B

TRA 11

Affections respiratoires causées par les oxydes et sels de nickel (rhinite et asthme)

TRG 37bis

 

Maladies engendrées par les bétalactamines et les céphalosporines (dont rhinite et asthme)

TRG 41

 

Affections respiratoires provoquées par les amines aliphatiques, les éthanolamines ou l’isophoronediamine (rhinite et asthme)

TRG 49bis

 

Affections respiratoires provoquées par la phénylhydrazine (dont rhinite et asthme)

TRG 50

 

Affections professionnelles provoquées par le cobalt et ses composés (dont rhinite et asthme / dyspnée asthmatiforme)  

Affections professionnelles provoquées par le furfural et l’alcool furfurylique (dont rhinite et asthme)

TRG 74

 

Affections provoquées par le méthacrylate de méthyle (dont rhinite et asthme)  

TRG : Tableau de maladie professionnelle du Régime Général
TRA : Tableau de maladie professionnelle du Régime Agricole

Distinguer maladie professionnelle et accident du travail

Confirmer la rhinite ou l'asthme

Rôle du médecin clinicien

Surdité

De quoi parle-t-on ?

Repérer l’origine professionnelle d’une surdité

Conduite à tenir pour le médecin traitant

Souffrance liée au travail

Souffrance psychique liée au travail : de quoi parle-t-on ?

Repérer l’origine professionnelle de la souffrance psychique

Conduite à tenir pour le médecin traitant

Troubles musculo-squelettiques

TMS d’origine professionnelle : de quoi parle t-on ?

Repérer l'origine professionnelle d'un TMS : conseils au médecin traitant

TMS faisant l’objet d’un tableau de maladie professionnelle

Conduites à tenir pour le médecin traitant

Lombalgie commune : synthèse d'une réflexion partagée

Les acteurs clés de la prise en charge des patients lombalgiques

Moments clés de la prise en charge des patients lombalgiques à partir de l'épisode aigu

Cancer professionnel : de quoi parle-t-on ?

Repérer l’origine professionnelle d’un cancer

Cerveau

Foie

Ethmoïde, fosses nasales et autres sinus de la face

Lymphome, leucémie

Nasopharynx

Larynx

Peau

Plèvre, péritoine, péricarde

Poumon

Classification par risques

Classification par secteurs / industries

Voies urinaires

Conduites à tenir pour le médecin traitant

Quelques chiffres

Repérer les facteurs de risque professionnels favorisant la survenue d’un diabète de type 2

Impact du diabète sur le travail

Le suivi des personnes actives

Quand contacter le médecin du travail ?

Diagnostic et repérage d'une origine professionnelle

Importance de l'interrogatoire

L'interrogatoire est essentiel pour le diagnostic de la BPCO et pour rechercher un facteur professionnel.

Pour le diagnostic de la BPCO

A un stade précoce, le patient ne ressent pas ou peu de symptôme(s) et consulte pour un autre motif.

Rechercher systématiquement une BPCO chez tout patient, homme ou femme :

  • Fumeur (tabac, cannabis) âgé de 40 ans et plus (dès 10 paquets-années pour le tabac) ;
  • Exposé à des facteurs de risque professionnels (Principaux métiers concernés) ;
  • Présentant une restriction des activités physiques quotidiennes (marche, montée d’étages / de côte, sport …)
  • Présentant une des pathologies suivantes (favorisées par le contexte inflammatoire chronique de la BPCO), souvent premier motif de consultation : 
  • Maladies cardio-vasculaires (maladies coronariennes, artérites, hypertension artérielle, arythmies …)
    • Diabète
    • Obésité
    • Ostéoporose
    • Syndrome d'apnées du sommeil
    • Anxiété, dépression
    • ...

A un stade plus évolué, la dyspnée (essoufflement) est le principal motif de consultation des patients, le plus souvent lors des épisodes d’exacerbations (aggravation brutale des symptômes, souvent due à une infection bronchique d’origine virale). 
La triade DYSPNEE-TOUX-EXPECTORATIONS est caractéristique mais la toux chronique et les expectorations ne sont pas spécifiques et ne sont pas constamment retrouvés.
A la différence de l’asthme, les symptômes présentés par le patient porteur d’une BPCO sont persistants (en dehors des exacerbations).

Pour rechercher un facteur professionnel

Il est important de poser des questions sur d’éventuels facteurs de risques professionnels de BPCO, même s’il existe une intoxication tabagique avérée. En effet, il n’y a pas de spécificité  clinique / fonctionnelle / radiologique / anatomique d’une origine professionnelle de la BPCO.

Exemple de questions :

  • Quelle est votre profession ? Depuis quand l’exercez-vous ?
  • Quels autres métiers avez-vous déjà exercé ? Pendant combien de temps ? Consulter le tableau des métiers à risque
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Dépistage et diagnostic

Un diagnostic le plus précoce possible ainsi qu’une prise en charge adaptée sont nécessaires, afin d’éviter l’aggravation de la maladie et l’évolution vers l’insuffisance respiratoire chronique.

Un dépistage spirométrique d’orientation est possible par le médecin généraliste ou le médecin du travail en réalisant une courbe débit-volume au cabinet. Afin d’assurer cet examen dans les meilleures conditions, une formation des médecins est nécessaire, afin de connaitre les techniques de réalisation de la spirométrie, son interprétation et ses limites. 

Le diagnostic de certitude de BPCO repose sur la mise en évidence d’un trouble ventilatoire obstructif, objectivé par une pléthysmographie pulmonaire totale (spirométrie avec mesure du volume résiduel) réalisée par un pneumologue. 

Les résultats de cet examen permettent d’obtenir le grade (ou stade) de la maladie, établi selon la classification GOLD de la BPCO (1).

La BPCO est une maladie chronique, un suivi régulier est nécessaire par :

  • le médecin généraliste, afin d’apprécier l’évolution de la maladie, la fréquence des exacerbations, de mesurer le souffle et de quantifier le handicap respiratoire ;
  • le médecin du travail, afin d’apprécier la compatibilité de son état de santé avec son poste de travail.

Prise en charge

Principaux métiers concernés