Dès lors que la consommation à risque est repérée/évaluée, il est recommandé de mener une « intervention brève », technique validée en pratique clinique, qui comprend les étapes suivantes
Cf.Outil d’aide au repérage et à l’intervention brève de la HAS, décembre 2014
L’écoute active ou la relation d’aide constituent les fondements des bonnes pratiques relationnelles et favorisent une alliance thérapeutique
La relation d’aide repose principalement sur :
En pratique, il s’agit de :
Pour conclure : Etre écouté avec bienveillance et sans jugement suffit souvent au patient à trouver sa propre voie.
Un acronyme en Anglais, le FRAMES, permet de mémoriser les différentes étapes de l’attitude adaptée pour pratiquer l’intervention brève.
Identifier à quelle étape se situe le patient permet d’adapter le contenu de l’entretien :
Stade | Signification | Attitudes pour accompagner le changement |
---|---|---|
Pré-contemplation | La personne n’a pas identifié le problème | Faire naître le doute ; donner des informations ; instaurer la confiance |
Contemplation | « J’ai un problème; il faudrait faire quelque chose » | Créer une "balance décisionnelle" Explorer l’ambivalence |
Préparation | « J’ai un problème; je vais faire quelque chose » | Clarifier les objectifs ; lever les obstacles; planifier un programme d'action |
Action | « Assez parlé… j’agis ! » | Accompagner le patient dans les étapes du changement |
Maintien | Tenir bon, rester vigilant ! | Aider à identifier et utiliser les stratégies de prévention de la rechute |
Rechute | « Que m’enseigne-t-elle? » | Aider à retourner au stade de contemplation en évitant la culpabilité |
Source : Prochaska, DiClemente 1992
Faire s’exprimer le patient sur les aspects bénéfiques et délétères de la consommation. Exemple de balance décisionnelle pour l’alcool :
Le travail est un facteur protecteur vis-à-vis des consommations de substances psychoactives (la prévalence des consommateurs est plus importante chez les personnes inactives ou précaires que les chez les personnes en CDI).
Cependant, le travail peut aussi initier, favoriser ou renforcer la consommation de ces substances. Tous les secteurs d’activité sont concernés par cette problématique. La vigilance doit être de mise pour des patients exerçant certains métiers à risque.
Il convient d’interroger son patient sur :
a. Les facteurs de risque liés au travail
Les risques sont majorés pour certains postes de sécurité. Exemples de questions à poser :
b. les consommations médicamenteuses du patient
Le médecin doit :
L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) publie régulièrement la liste des médicaments susceptibles d’altérer la vigilance, reconnaissables grâce à un pictogramme décliné en trois couleurs (jaune, orange, rouge) : éduquer le patient à la reconnaissance de ces pictogrammes.
Particularités des personnes sous traitements de substitution aux opiacés
Les personnes sous méthadone, buprénorphine haut dosage ou BHD (Subutex et génériques, buprénorphine + naloxone (Suboxone)) peuvent exercer tout type d'activité professionnelle. Jurisprudence.
La vigilance et la mémoire immédiate pouvant être légèrement altérées à l'initiation du traitement, un arrêt maladie pourra se justifier durant cette période et il conviendra d’en informer le patient.
Au delà, le médecin devra seulement être attentif à un mésusage éventuel (non respect de la posologie, polyconsommations...).