
1. Comment repérer les facteurs de risques professionnels éventuellement déclencheurs ou aggravants de sa dermatite ?
- Outre la recherche de facteurs individuels personnels, vous lui posez notamment des questions sur son métier, ses expositions professionnelles, les circonstances de survenue de la dermatite par exemple :
- Quand la dermatite a-t-elle débutée ? Comment évolue-t-elle ? Est-ce la première fois que vous avez les mains dans cet état ? La dermatite s'améliore-t-elle pendant les vacances / les périodes d’arrêts du travail ? Récidive-t-elle dès la reprise du travail ?
- Portez-vous des protections spécifiques (gants) pendant votre travail ? Quelle est la nature de ces gants ? Quels produits utilisez-vous ? Y a-t-il eu un changement de produit récemment dans votre entreprise ?
- A noter que certaines professions sont plus exposées aux dermatites de contact
Mr D. fait son métier depuis plus de 15 ans, cela fait quelques mois qu’il a ce problème de peau, qui s’améliore pendant les vacances. Il ne porte pas souvent de gants, même s’il en a. Il fait froid et humide, sa dermatite s’est fortement accentuée ces dernières semaines. Les signes cliniques évoquent une dermatite de contact allergique. Vous suspectez une origine professionnelle.
2. En premier lieu vers qui orienter votre patient ?
- Vous orientez votre patient vers son médecin du travail en visite de pré reprise si il est en arrêt de travail ou sinon en visite à la demande
- Le médecin du travail pourra :
- Étudier le poste de travail et les expositions professionnelles susceptibles de déclencher sa dermatite
- Orienter si nécessaire vers un spécialiste pour réaliser des tests allergiques spécifiques aux produits utilisés par votre patient
- Proposer des équipements spéciaux ou des aménagements de poste pour votre patient, voire une reconversion si nécessaire
Suite à l’étude de poste et au bilan allergologique, Mr D. est diagnostiqué allergique aux résines époxydiques utilisées notamment pour la pose de béton ciré ou encore contenues dans certaines peintures ou colles. Une fois installée, la dermatite allergique est définitive.
3. Comment accompagner mon patient dans la déclaration en maladie professionnelle ?
- Informer son patient sur les intérêts de reconnaitre sa maladie en maladie professionnelle
- Rédiger le certificat médical initial (CMI) : vous pouvez consulter l'aide au remplissage.
- Le patient enverra le formulaire de déclaration de maladie professionnelle , les examens complémentaires si nécessaire et le CMI à sa CPAM
- C’est au patient de décider de déclarer (ou pas) sa dermatite en tant que maladie professionnelle
- De manière générale, si vous suspectez un lien entre la maladie développée par votre patient et une exposition professionnelle, il est possible de la déclarer même si elle ne rentre pas, à priori, dans le système des tableaux de maladies professionnelles.
La dermatite allergique de Mr. D a été reconnue en maladie professionnelle (TRG51). Vous rédigez un certificat médical final suite aux séquelles définitives de Mr D. Un taux d’Incapacité Permanente (IP) sera évalué par le médecin conseil de l’assurance maladie en référence au barème indicatif UCANSS. Ce taux d’IP donnera lieu à une indemnisation compensatrice (un capital si taux d’IP <10 % ou une rente si taux d’IP ≥ 10 %).
4. Quelles sont les solutions pour prévenir la désinsertion professionnelle de mon patient ?
- Orientez en priorité votre patient vers son médecin du travail
- Vous pouvez informer votre patient sur la Reconnaissance de la Qualité de Travailleur Handicapé (RQTH)
- A savoir, qu’il existe une richesse d’outils et d’acteurs experts dans le maintien dans/en emploi qui peuvent conseiller/orienter votre patient
- L’anticipation et la coordination des acteurs sont essentielles pour prévenir la désinsertion professionnelle.
Mr D. a fait un bilan de compétence pendant son arrêt de travail, suivi d’une convention de rééducation professionnelle en entreprise (CRPE) , il travaille maintenant en tant que vendeur dans un magasin de bricolage