Cancer professionnel : de quoi parle-t-on ?

Mise à jour : 
mars 2022

tumeurs_et_cancers_0.jpg

Chiffres clés sur les cancers professionnels en France et en région Paca.

Les cancers représentent la première cause de décès en France ; 4,0 à 8,5% d’entre eux seraient d’origine professionnelle, ce qui représente de 14 à 30 000 nouveaux cas de cancers chaque année selon le Plan Cancer 2014-2019. Toutefois, seulement 1 900 cancers sont reconnus en maladie professionnelle chaque année.

La moitié de ces cancers professionnels sont des cancers à létalité élevée. Selon la localisation du cancer et le sexe, les fractions attribuables aux expositions professionnelles varient sensiblement : 10% des cancers de la vessie et 50% des cancers de la face et des sinus chez l’homme sont estimés d’origine professionnelle.

En région Paca-Corse, 832 cas de cancers professionnels ont été indemnisés sur la période 2014-2019, chez les salariés du régime général, principalement des cancers liés à une exposition professionnelle à l’amiante (Tableau de bord santé, sécurité et conditions de travail 2020) .

Selon l’InCa, les cancers d’origine professionnels bien que bénéficiant aujourd’hui d’un meilleur repérage et d’une meilleure reconnaissance, restent néanmoins largement sous-déclarés, sous-reconnus et donc sous-indemnisés. L’origine professionnelle n’est pas suffisamment évoquée ; en cause plusieurs facteurs : l’absence de forme anatomopathologique pouvant faire suspecter une origine professionnelle (mésotheliome mis à part), l’apparition des signes cliniques souvent après la cessation de l’activité, la difficulté des médecins à mener un interrogatoire orienté sur la recherche d’une origine professionnelle, la sous-recherche d’une exposition professionnelle en cas de tabagisme actif du patient…

Chiffres sur l’exposition des salariés 

L’enquête SUMER de 2017 révèle qu’un salarié sur 10 (soit 1,8 millions de salariés) est exposé à au moins un produit chimique cancérogène ; pour ¾ de ces salariés environ, la substance en cause appartenait à la liste de huit substances suivantes : gaz d’échappement diesel, huiles minérales entières, poussières de bois, silice cristalline, formaldéhyde, plomb et dérivés, goudrons de houille et dérivés et hydrocarbures aromatiques.

Il existe des inégalités sociales en matière d’expositions aux agents cancérogènes, mutagènes et reprotoxiques (CMR) : les ouvriers qualifiés ou non, occupés à des postes d’installation, de réglage et de maintenance sont les plus touchés ; les travailleurs de nuit ont également plus de risque d’être exposés à au moins un agent CMR.

Le cancer dans les différents Plans nationaux

Les plans nationaux Cancer 2014-2019 et Santé au Travail 2016-2020 prévoient que la prévention primaire en milieu de travail soit renforcée pour réduire l’exposition aux agents cancérogènes. La dernière stratégie décennale de lutte contre le cancer 2021-2030 prévoit de mieux reconnaitre les expositions professionnelles pour mieux reconnaitre les cancers professionnels et fait du maintien dans l’emploi des personnes atteintes de cancer une priorité. La prévention de la désinsertion professionnelle est également une des axes prioritaires du dernier plan santé travail 2021-2025