Cancer professionnel : de quoi parle-t-on ?

Mise à jour : 
07/2024

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Chiffres clés sur les cancers professionnels en France et en région Paca.

Chaque année, environ 400 000 nouveaux cas de cancers sont diagnostiqués, il s’agit de  la première cause de décès en France ; 4,0 à 8,5% d’entre eux seraient d’origine professionnelle, ce qui représente entre 15 et 33 000 nouveaux cas de cancers chaque année. Toutefois, seulement 1 800 cancers sont reconnus en maladie professionnelle chaque année.

 La moitié de ces cancers professionnels sont des cancers à létalité élevée. Selon la localisation du cancer et le sexe, les fractions attribuables aux expositions professionnelles varient sensiblement : entre 10 et 14 % des cancers de la vessie, entre 13 et 29 % des cancers du poumon, 85 % des mésothéliomes sont estimés d’origine professionnelle.

 

En région Paca-Corse, 832 cas de cancers professionnels ont été indemnisés sur la période 2014-2019, chez les salariés du régime général. Ce sont principalement des cancers liés à une exposition professionnelle à l’amiante (Tableau de bord santé, sécurité et conditions de travail 2020) .

Selon l’InCa, les cancers d’origine professionnels bien que bénéficiant aujourd’hui d’un meilleur repérage et d’une meilleure reconnaissance, restent néanmoins largement sous-déclarés, sous-reconnus et donc sous-indemnisés. L’origine professionnelle n’est pas suffisamment évoquée ; en cause plusieurs facteurs : l’absence de forme anatomopathologique pouvant faire suspecter une origine professionnelle (mésothéliome mis à part), l’apparition des signes cliniques souvent après la cessation de l’activité, la difficulté des médecins à mener un interrogatoire orienté sur la recherche d’une origine professionnelle, la sous-recherche d’une exposition professionnelle en cas de tabagisme actif du patient…

Chiffres sur l’exposition des salariés aux agents cancérogènes

En 2017, l’enquête SUMER révèle que 11 % des salariés, soit 2,7 millions de salariés, sont exposés à au moins un produit chimique cancérogène. Les cancérogènes les plus courants sont les gaz d’échappement diesel, les fumées de soudage, les huiles minérales entières, les poussières de bois et la silice cristalline. Les expositions à ces produits cancérogènes sont plus fréquentes chez les hommes, les jeunes, les ouvriers, les salariés du secteur de la construction et de la maintenance, et ceux des établissements de petite taille.

L’enquête Sumer montre également que les expositions aux gaz d’échappement diesel touchent le plus grand nombre de salariés, que celles à la silice cristalline et à l’amiante sont parmi les plus dangereuses, et que l’exposition au formaldéhyde est présente dans de nombreux secteurs.

Pour en savoir plus 

Le cancer dans les différents Plans nationaux et régionaux 

Les derniers plans nationaux Cancer 2014-2019 et Santé au Travail 2016-2020 avaient  mis en avant le renforcement de la prévention primaire en milieu de travail pour réduire l’exposition aux agents cancérogènes.

Actuellement, la stratégie décennale de lutte contre le cancer 2021-2030 prévoit de mieux reconnaitre les expositions professionnelles pour mieux reconnaitre les cancers professionnels et fait du maintien dans l’emploi des personnes atteintes de cancer une priorité. Ainsi, la feuille de route régionale de la stratégie décennale de lutte contre les cancers 2022-2025 établie par l’ARS PACA prévoit le développement d’actions de formation et d’information vers les acteurs des secteurs santé, social, médicosocial afin de les sensibiliser sur la reconnaissance des cancers professionnels et le maintien dans l’emploi des patients touchés par un cancer.

De plus, la prévention de la désinsertion professionnelle est également un des axes prioritaires du dernier plan santé travail 2021-2025.