Recommandations pour la prévention et la prise en charge de la rhinite allergique professionnelle

RECOMMANDATION 1

Il est recommandé de dépister la rhinite allergique professionnelle, compte tenu de son impact négatif sur la qualité de vie personnelle et au travail, de son évolution fréquente vers l’asthme professionnel, et de l’existence de mesures de prévention et de traitements efficaces (grade B).
RECOMMANDATION 2 En milieu professionnel, il est recommandé de faire porter prioritairement le dépistage de la rhinite allergique professionnelle sur les populations exerçant une profession exposant à des allergènes, notamment dans les métiers de la boulangerie, de la coiffure, de la propreté, de certains secteurs de la santé, et de façon plus générale sur les populations dont l’analyse du poste de travail montre qu’elles sont exposées à des allergènes (grade C).
Ceci pourrait permettre d’intervenir précocement dans le sens d’une réorientation professionnelle, sans conséquence socio-économique majeure.

RECOMMANDATION 4

Pour les sujets à haut risque de rhinite allergique professionnelle, il est recommandé :

  • aux médecins du travail de rechercher systématiquement par l’interrogatoire, à chaque visite, les symptômes caractérisant la rhinite (prurit nasal, obstruction nasale, éternuements, rhinorrhée) et de se renseigner sur leur éventuelle amélioration en dehors du travail ;
  • aux médecins généralistes de faire cette même recherche, en particulier pour les malades qui ne bénéficient pas de la médecine du travail, tels les artisans (accord professionnel).

RECOMMANDATION 5

En présence d’un salarié ou patient se plaignant de signes cliniques évocateurs de rhinite allergique, il est recommandé aux médecins du travail, médecins généralistes, pneumologues, allergologues ou ORL, d’évoquer systématiquement une possible origine professionnelle (accord professionnel).

RECOMMANDATION 6

Compte tenu de la spécificité insuffisante de l’interrogatoire pour affirmer l’origine professionnelle de la rhinite, il est recommandé de confirmer par des méthodes objectives le diagnostic de rhinite allergique et la relation possible avec l’activité professionnelle (accord professionnel).

RECOMMANDATION 7

Il est recommandé de faire procéder à une endoscopie nasale, par un médecin ORL, pour éliminer des pathologies nasosinusiennes autres que la rhinite, en cas de diagnostic incertain, de symptômes unilatéraux, ou d’échec de la prise en charge thérapeutique initiale (accord professionnel).

RECOMMANDATION 8

En présence de signes de rhinite et en l’absence de signes de complications sinusiennes, aucun examen d’imagerie n’est justifié en première intention (accord professionnel).

RECOMMANDATION 9

Lorsque la responsabilité d’un allergène professionnel de haut poids moléculaire (principalement protéine animale ou végétale) est suspectée au cours de l’entretien médical, il est recommandé de rechercher une sensibilisation à cet allergène par des tests cutanés (prick tests) ou la réalisation de tests d’IgE-réactivité sérique (grade C).

RECOMMANDATION 10

Lorsque le diagnostic de rhinite allergique professionnelle ne peut pas être étayé par les examens immunologiques et lorsque l’allergène suspecté s’y prête, il est recommandé d’adresser le patient dans un centre spécialisé qui posera l’indication éventuelle d’un test de provocation nasale spécifique (accord professionnel).

RECOMMANDATION 11

En cas de suspicion clinique forte de rhinite allergique professionnelle, lorsque le diagnostic causal ne peut être étayé par des tests immunologiques (prick-tests ou dosage d’IgE spécifiques) et qu’un test de provocation nasale avec l’allergène suspecté ne peut être réalisé, il est recommandé de discuter une évaluation de la réponse nasale sur les lieux du travail par la mesure de scores de symptômes et l’étude des variations de la perméabilité nasale par des mesures répétées du débit inspiratoire de pointe nasal (accord professionnel).

RECOMMANDATION 12

La réalisation d’épreuves fonctionnelles respiratoires comportant, en l’absence de trouble ventilatoire obstructif réversible, la mesure de la réactivité bronchique non spécifique (par un test à la méthacholine ou à l’histamine), est recommandée chez les sujets atteints de rhinite allergique professionnelle, pour identifier les sujets à haut risque d’asthme professionnel (grade B).